Tuesday, November 16, 2010

Ne cliquez pas, Nicolas Sarkozy n'a rien dit | Rue89

Ne cliquez pas, Nicolas Sarkozy n'a rien dit | Rue89: "Ne cliquez pas, Nicolas Sarkozy n'a rien dit
Par Rue89 | 16/11/2010 | 23H12
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Lors de son interview télévisée, le Président n'a fait qu'évoquer des sujets déjà connus face à des journalistes atones.

Ce mardi soir, Nicolas Sarkozy a donc interviewé trois journalistes… C'est parfois l'impression que donnait cette heure et demie d'entretien télévisé, que le Président a conduit de A à Z, répondant quand il voulait, se moquant des journalistes quand il ne souhaitait pas répondre.

Le ton de la communication était calculé au millimètre. Le Sarkozy nouveau a voulu apparaître au-dessus de la mêlée, présidentiel, s'occupant des sujets importants tandis que les journalistes et les commentateurs s'agitent un peu plus bas… Une forme soigneusement choisie pour effacer l'hyperprésident hystérique de sa propre caricature, et promouvoir celle d'un homme responsable et lucide qui travaille pour notre bien, parfois même malgré nous.
Un repli idéologique ? Mais non voyons

Sur le fond, pas grand chose de nouveau évidemment. Ce n'était pas un format destiné à faire des annonces.

Sur le remaniement, sur les retraites, sur les Roms et la « séquence sécuritaire de l'été », ou encore sur la surveillance des journalistes, Nicolas Sarkozy a été servi par des journalistes qui n'ont pas su le mettre en difficulté sur les sujets délicats, à quelques exceptions près. Il a ainsi pu rejeter comme une « vision des journalistes » tout ce qui pouvait l'embarrasser.

Nicolas Sarkozy a ainsi nié tout repli idéologique sur le noyau dur RPR de la majorité dans le dernier remaniement ou toute crise avec Jean-Louis Borloo. Et n'a sans doute convaincu personne quand, comme seul exemple d'« ouverture », il n'a pu citer qu'un seul nom : Eric Besson !

Peu de Français ont dû changer d'avis sur la réforme des retraites en écoutant, sur le ton d'un professeur cassant, les mêmes arguments qui ne les avaient pas convaincus pendant qu'ils manifestaient dans les rues de France. Et qu'ont pu penser les jeunes qui exprimaient leur désarroi dans la rue face à une société qui compte 25% de chômeurs parmi les actifs de moins de 25 ans, quand tout ce qu'a pu leur dire le chef de l'Etat, c'est que la moitié d'entre eux seraient centenaires ?

Et ceux qui avaient cru l'entendre annoncer au début de l'année que le chômage allait reculer « dans les semaines qui viennent », en seront quitte pour voir l'échéance reculer, comme un mirage, puisqu'il annonce désormais le nirvana pour l'an prochain.

La légèreté avec laquelle le chef de l'Etat a traité la question de la surveillance des journalistes, comme une invention des médias qui n'aurait aucun sens, est d'autant plus choquante que la note du Premier ministre rappelant à l'ordre la police aurait suffi à justifier un débat digne, sérieux. Espionner, moi ? Vous n'y pensez-pas, vous confondez avec Mitterrand : c'était désinvolte et révoltant.
Abandonner le bouclier fiscal et l'ISF

La seule annonce, mais elle était dans l'air, est cette idée de coupler l'abandon du bouclier fiscal qui cristallise toute l'injustice du sarkozysme depuis 2007, à l'abandon de l'ISF. Vous voulez qu'on cesse de rendre aux riches ? Eh bien prenons leur moins d'argent ! Et le tout remplacé par un nouvel impôt sur le patrimoine encore mal défini. Si vous pensez qu'il y a une arnaque quelque part, vous ne serez sans doute pas seuls.

Nicolas Sarkozy a fait de la politique toute la soirée, citant allègrement Michel Rocard, son socialiste favori bien qu'il l'ait comparé cet été aux pires excès enregistrés depuis Vichy, ou Dominique Strauss-Kahn, avec lequel il travaille bien.

Cette prestation suffira-t-elle à faire oublier un remaniement bâclé, qui aura divisé son propre camp et donné l'impression d'une « droitisation » du pouvoir ? Suffira-t-elle à faire oublier les blessures sociales de l'automne et les frustrations d'une économie molle ? Suffira-t-elle à faire oublier un style personnel si peu présidentiel depuis trois ans et demi, entaché de connivences avec le monde de l'argent et d'affaires peu éthiques ?

Quoi qu'il en soit, Nicolas Sarkozy a tiré les premières salves de sa campagne de reconquête en vue de 2012. Et avec « Carla », une « femme intelligente » à ses côtés, il a bien l'intention de se battre bec et ongles pour s'imposer, contre les ambitions de ses « amis », contre une extrême droite traitée avec mépris, et contre une gauche qui n'a pas encore fait la preuve de sa capacité à lui porter un coup fatal. Pierre Haski

– Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"

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