Monday, November 15, 2010

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Terrorisme basque : Felipe Gonzalez s’est-il trop mouillé?
Felipe Gonzalez à Roland Garros en 2010 / LYDIE / SIP

Par
Gaëlle
Lucas
(Madrid)

A lire ses dernières déclarations, l’ancien chef du Gouvernement espagnol (1982-1996) paraît s’être impliqué trop loin dans la lutte contre l’ETA. La question de ses liens avec les 'barbouzes' des GAL (Groupements Anti-terroristes de Libération) est une affaire empoisonnée pour l’actuel pouvoir.

Pour la première fois, ce 10 novembre en Espagne était consacré 'Día de la Memoria' (Jour de la Mémoire) en l’honneur des 1 304 personnes victimes du terrorisme au Pays Basque. Des victimes de la violence pro-basque de l’ETA, ou de celle des anti-basques du groupe GAL (Groupements Antiterroristes de Libération).

Vingt-huit personnes ont perdu la vie à cause des GAL, dont l’activité consistait à éliminer physiquement les membres supposés de l’organisation terroriste basque ETA. Les GAL, qui ont sévi notamment dans le Sud de la France pendant les années 1980, ont, au passage supprimé quelques innocents, dont des Français. Plus de vingt ans plus tard, le sujet fait encore couler beaucoup d’encre.
Un ministre de l’intérieur condamné

Le mystère entoure en effet cette organisation du point de vue de ses moyens de financement et, surtout, de sa hiérarchie. Ses liens avec le pouvoir de l’époque sont toutefois établis : un ministre de l’intérieur et un Secrétaire d’Etat à la Sécurité du Gouvernement socialiste de Felipe González (1982–1996), des représentants des forces de police, des membres de la guardia civil (ndlr : la gendarmerie espagnole), ont en effet été condamnés par la Justice espagnole pour leurs liens avec certaines actions du groupe antiterroriste.

Felipe González vient de relancer ces questions. Il a ainsi déclaré au cours d’une interview à El País parue le 7 novembre qu’il avait eu, en 1989 ou 1990, l’occasion de décider de faire 'voler la tête' de l’ETA, mais qu’il avait dit 'non'. Et d’ajouter qu’il ne savait pas s’il avait alors pris la bonne décision. Aurait-il dû autoriser l’assassinat massif des dirigeants de l’ETA et éviter ainsi la mort postérieure d’innocents ? L’ancien dirigeant socialiste a par ailleurs pris la défense de plusieurs condamnés par la Justice espagnole en raison de leurs liens avec ladite 'guerre sale'.

Depuis, la presse et les politiques espagnols sont en effervescence. Joan Ridao, du parti républicain catalan ERC, constate :

La simple possibilité de pouvoir décider entre tuer et ne pas le faire en dit long sur le caractère démocratique de sa politique antiterroriste.

Au-delà des considérations morales, ces déclarations ont relancé les questionnements récurrents sur la tête de l’organisation. Certains appellent même la Justice à rouvrir le dossier GAL à partir de l’entretien publié dans El País.
Monsieur X = Monsieur F.G. ?

Le principal parti d’opposition, PP, a conclu quant à lui qu’il est désormais clair que derrière Monsieur X, surnom que la presse donnait alors à l’inconnu qui dirigeait dans l’ombre les actions des GAL, se cachait en fait Felipe González. Ce dernier a toujours nié avoir été au courant de l’existence des GAL.

Pourtant, son ministre de l’Intérieur José Barrionuevo a été condamné à dix ans de prison pour la séquestration de l’hispano-français Segundo Marey et son financement à travers des fonds secrets de l’Etat en 1983. Une question sans réponse reste d’ailleurs celle de savoir si les fonds secrets ont servi à financer les GAL de façon récurrente.

Tout ceci a de quoi mettre mal à l’aise le parti socialiste PSOE. La parti de l’actuel chef du Gouvernement José Luis Zapatero n’a pas voulu désavouer Gonzalez, mais l’affaire des GAL tombe mal à un moment où Zapatero compte sur la possible fin de l’ETA pour remonter dans l’opinion.

La polémique éclate alors que le 11 novembre s’est ouvert le procès ultra médiatique d’Arnaldo Otegi, ancien porte-parole du parti illégal proche d’ETA, Batasuna, pour apologie du terrorisme. Le président des socialistes basques, Jesús Eguiguren, témoigne le 12 novembre, appelé par la Défense d’Otegi.

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