« Nul n’est sensé ignorer la loi »

Publié par
Emmanuel Renahy

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« Nul n’est sensé ignorer la loi »

24/11/2010 à 10h27 | 901 vues | 0 réactions

Lors de sa dernière intervention après le remaniement, Nicolas Sarkozy, Avocat de métier, nous a dit comment permettre à ce dicton de redevenir réalité.



C’est un point de désaccord profond, non sémantique : il y a des maximes françaises qui devraient être mises à la poubelle, voire pour le moins transformées, celle-là la première.



Qu’en pensent les avocats ?

Rien de bon, ils se savent eux-mêmes incapables d’être performant dans l’accomplissement de leur propre métier sans une bibliothèque juridique impressionnante, sans les Dalloz sur deux étagères de 3 m, sans des abonnements internet à des services pointus en droit, sans un abonnement spécifique à toutes les dernières jurisprudences, sans un cabinet où plusieurs consœurs ou confrères se seront spécialisés dans la trentaine de branches que comporte l’arbres des avocats appelé aussi ordre des avocats.



Le petit avocat tout seul dans son coin, il pleure avec son obligation de clientèle plurielle.



ALORS, CONCERNANT LE LAMBDA MOYEN ce n’est pas « Bingo » !



Exemples non exhaustif :

Avocat spécialiste en droit des personnes

Avocat spécialiste en droit pénal

Avocat spécialiste en droit immobilier

Avocat spécialiste en droit rural

Avocat spécialiste en droit public

Avocat spécialiste en droit de l’environnement, etc.



Sachant que dans toutes ces catégories existent des sous-catégories dans lesquelles vous trouverez les spécialistes des Affaires matrimoniales, du Droit des Enfants, des Assurances, des Associations 1901, des Demandeurs d’Asile, si, si, ils existent ! Ces spécialités reconnues et sont trouvées ici ou là dans des gros cabinets d’avocats. Palette colorée de plus de 60 spécialités !



« Ah quand même »dirait notre Bigard, s’écrasant contre la porte vitrée du bureau de son avocat.



Conçoit-on sérieusement confier notre voiture à un garagiste qui serait certifié FNAIM ? (Fédération Nationale des Agents Immobiliers de France) Conçoit-on un Médecin Généraliste nous faisant les analyses de sang, les radios tout en étant indispensable pour les traitements FIV ?



Donc c’est bien un dicton à jeter aux orties,



parce que nos avocats on le voit bien ne s’en sortent plus eux-mêmes.

Tous les ans, 70 lois minimum, 50 Ordonnances minimum et 1 500 décrets se rajoutent aux 20 000 lois actuelles environ, aux 17 à 20 000 décrets, sans parler des Ordonnances.



Nous avons les ingrédients d’une soupe infecte que même les rats bouderaient.



Pour les Ordonnances d’ailleurs on en comprend bien la nécessité : nos avocats sont sans arrêt chez leurs médecins de famille à cause de cet épouvantable mal de tête permanent. Nous, à moins on y court, c’est dire !



Et pour corser le tout :



Il y a une quarantaine d’année, les textes de lois ne comprenaient pas plus de 40 lignes de frappe, aujourd’hui nous en sommes à 400 en moyenne. Le Journal officiel est passé de 7000 à 17000 pages entre 1986 et 2006.



A ce tarif là, c’est du lourd !

Ce n’est plus de la ligne de frappe, c’est carrément de la Force de frappe contre les citoyens que nous sommes.



Et là, je suis d’accord avec mon Président de la République : il faut vraiment réformer la justice !

(en faisant comprendre à nos hommes politiques que laisser leurs noms à la postérité par une loi débile ou imbuvable, dans un langage qui appelle tout de suite les multiples jurisprudences, ne rend pas la descendance plus intelligente, ni plus fière, même à gauche !)



(« Je rigole évidemment. C’est un slogan pour de nouvelles manifs en ville car réformer la justice dans un pays de professionnels de la grogne, tu parles que si j’en parle c’est pour causer ! »)



Photo © Emmanuel Renahy « Au fronton d’un Hôtel de Ville. Pas mignon le pigeon ? »

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