Tuesday, October 19, 2010

La France face à la violence et au risque de paralysie - Yahoo! Actualités

La France face à la violence et au risque de paralysie - Yahoo! Actualités: "La France face à la violence et au risque de paralysie

il y a 9 heures 31 min
Reuters



La France a vécu mardi une nouvelle journée de mobilisation massive contre la réforme des retraites marquée par des actions violentes de groupes de jeunes et la crainte de voir le pays paralysé faute de carburant. Lire la suite l'article
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Discussion: Retraites

Les syndicats estiment que cette sixième journée de grèves et de manifestations, jugée équivalente au précédent record du 12 octobre, avec 3,5 millions de personnes, doit inciter l'exécutif à ouvrir des négociations pour modifier son texte qui reporte de 60 à 62 ans l'âge de la retraite.

'Soyez raisonnable, acceptez les discussions avec les syndicats, ne vous enfermez pas dans ce choix unilatéral', a déclaré le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.

Mais le Sénat continue à examiner le projet de loi à marche forcée et entend siéger jusqu'à dimanche si la guerre d'amendements menée par l'opposition oblige les sénateurs, qui veulent achever le processus jeudi, à jouer les prolongations.

Le président Nicolas Sarkozy a répété mardi que cette réforme était essentielle et qu'elle serait menée à son terme.

'Un chef de l'Etat a des devoirs aussi vis-à-vis des plus jeunes et vis-à-vis des déséquilibres fondamentaux de son pays', a-t-il déclaré à Deauville (Calvados) à l'issue d'un sommet entre la France, l'Allemagne et la Russie.

Il a d'ailleurs reçu l'appui d'Angela Merkel, dont le gouvernement a repoussé l'âge de la retraite à 67 ans.

'La population en Allemagne comme en France ne pourra pas éviter de regarder la vérité en face', a-t-elle dit lundi sur France 2. 'Et la vérité, c'est que les gens vivent plus vieux.'

Mais ce message n'est pas bien accueilli dans la rue.

Les syndicats estiment avoir réussi leur journée grâce aux 277 défilés organisés dans toute la France, qui ont réuni selon la CGT et la CFDT autant de monde que le 12 octobre.

Le ministère de l'Intérieur évoque un chiffre de 1,1 million de personnes, 100.000 de moins qu'il y a une semaine.

INCIDENTS VIOLENTS À LYON

Les lycéens sont aussi restés mobilisés avec 379 lycées perturbés selon le ministère de l'Education nationale et plus de 850 établissements bloqués selon le syndicat étudiant Fidl.

Des incidents souvent violents ont éclaté entre les forces de l'ordre et des jeunes, comme à Nanterre, près de Paris, mais surtout à Lyon, où des scènes de guérilla urbaine accompagnées de pillages de magasins ont eu lieu.

Neuf personnes au total ont été interpellées et placées en garde à vue pour vols à l'arraché lors de la grande manifestation parisienne, a-t-on indiqué mardi soir de source policière.

A Deauville, Nicolas Sarkozy en a appelé à la responsabilité de 'l'ensemble des acteurs' pour éviter les débordements et a annoncé qu'il tiendrait une réunion dès son retour à Paris mardi soir pour veiller au rétablissement de l'ordre.

C'est pourtant moins le nombre de manifestants que le mouvement de grève qui est surveillé par le gouvernement confronté à un risque de paralysie progressive du pays.

'La Constitution de notre République prévoit le droit de grève qui doit être respecté, elle ne prévoit pas le droit de bloquer le pays, son économie et ses emplois', a déclaré le Premier ministre François Fillon à l'Assemblée nationale.

Si les grèves sont moins suivies dans les transports et les services publics à mesure que le mouvement se prolonge, le blocage des raffineries et des dépôts de carburant pèse en effet de plus en plus sur l'économie française.

Le ministre de l'Energie, Jean-Louis Borloo, a chiffré à 4.000 le nombre de stations-service en attente de carburant et les files d'attente des automobilistes redoutant de se retrouver à sec s'allongeaient mardi aux pompes.

RUPTURE D'APPROVISIONNEMENT ?

La FNTR, principale fédération de transporteurs routiers, a mis en garde contre un risque de pénurie en précisant que près de la moitié des pompes dédiées aux routiers sont à sec.

'Une situation de pénurie de carburant est en train de s'installer et demain sera le point de rupture. La fin de semaine risque d'être très difficile', a déclaré à Reuters Nicolas Paulissen, délégué général adjoint de la FNTR.

'Sans camions, il est impossible d'approvisionner les usines et les magasins et l'économie est paralysée', a-t-il expliqué en estimant que les grandes surfaces pourraient connaître des problèmes d'approvisionnement en produits frais dans les jours prochains, de même que les restaurants.

Le patronat français s'est lui aussi alarmé de l'impact sur des entreprises déjà fragilisées par la crise économique.

'Nous sommes inquiets, inquiets y compris pour nos entreprises', a dit Laurence Parisot, la présidente du Medef, évoquant le bâtiment, les travaux publics et la chimie.

François Fillon a toutefois assuré que la situation reviendrait à la normale dans quatre ou cinq jours.

Un 'plan d'acheminement du carburant' a été mis en place et l'Etat continuera à faire sauter les blocages de dépôts, a-t-il dit avant de réunir les principaux acteurs de la distribution et de la production de produits pétroliers à Matignon.

Ces derniers ont décidé de mutualiser leurs stocks et de mettre en place de nouveaux moyens de transport pour ravitailler les stations-service touchées par les pénuries.

Le gouvernement parie sur deux échéances qui pourraient provoquer l'essoufflement du mouvement en fin de semaine: le vote du Sénat et les vacances scolaires de la Toussaint.

Il reste à connaître la réaction des syndicats, qui se réuniront jeudi pour décider de la suite du mouvement.

La CFDT souhaite adapter sa stratégie à la 'nouvelle séquence' qui s'ouvrira la semaine prochaine tandis que quatre syndicats sur huit, dont la CGT, ont marqué pour l'instant leur volonté de poursuivre les actions après l'adoption du texte.

'La mobilisation nous permettra d'envisager d'autres initiatives', a souligné Bernard Thibault.

Service France, édité par Yves Clarisse

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