Saturday, February 26, 2011

Contestation des régimes autoritaires: la Chine à risque ? | Radio Nederland Wereldomroep

Contestation des régimes autoritaires: la Chine à risque ? | Radio Nederland Wereldomroep: "Face aux révoltes populaires historiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la Chine, où sévissent également parti unique, corruption et flambée des prix alimentaires est-elle à risque ? Des sinologues répondent non --ou pas encore.

Le déploiement policier dimanche après l'appel lancé sur l'internet à manifester dans treize villes de Chine l'a montré sans ambiguïté : Pékin tuera dans l'oeuf toute révolte.

Le Parti communiste a tiré les leçons de ses sept semaines de paralysie qui s'étaient conclues par un bain de sang près de la place Tiananmen en juin 1989, lorsque l'armée avait tiré sur le peuple.

Les ferments de l'embrasement du monde arabe sont présents en Chine : régime étouffant la dissidence, corruption, népotisme, creusement du fossé entre riches et pauvres et hausse des prix alimentaires. De plus, près d'un demi-milliard de Chinois est connecté à l'internet.

'Je ne crois pas que la Chine sera le prochain domino', estime pourtant Perry Link, de l'Université de Californie.

'Si vous additionnez les franges de la population qui sont victimes d'intimidation, ont été achetées, endoctrinées, qui se révolteraient bien mais ne sont pas organisées... il ne reste pas une partie suffisante pour faire un domino', dit-il à l'AFP.

Pour Daniel Bell, de l'Université Tsinghua, il y a bien en Chine 'un désir de plus d'ouverture, de liberté d'expression, de justice, mais pas le même désir de révolution qu'au Moyen-Orient'.

D'autant qu'il y existe 'les opportunités de mobilité sociale qui manquent au Moyen-Orient'.

En Chine 'on n'a pas du tout la même situation', relève aussi Jean-Louis Rocca, de Tsinghua également. 'On a un soutien au régime très fort ici, même si les gens ne sont pas contents. Il n'y a pas de volonté de changement de régime.'

En trois décennies de formidable croissance, le pouvoir communiste a extrait des centaines de millions de Chinois de la pauvreté et permis l'émergence d'une classe moyenne de plusieurs centaines de millions d'autres.

Et même s'il subsiste de nombreuses difficultés, 'globalement on n'a pas en Chine un sentiment de crise profonde comparable à ce qui se passait chez Moubarak ou en Tunisie', dit le sociologue, il n'y a 'ni désespoir, ni impression qu'on n'a pas d'avenir'.

Surtout pas chez la jeunesse, malgré un taux de chômage élevé des diplômés.

Les Chinois souhaitent essentiellement 'que le régime fasse ce qu'il a promis', poursuit M. Rocca : réduction des écarts de revenus, instauration d'un Etat de droit ou couverture santé.

'Quand les gens entrent dans la classe moyenne, ils ont tendance à souhaiter la stabilité', note également Jean-Pierre Cabestan, de la Hong Kong Baptist University.

Ainsi, pour les Chinois 'ce n'est pas le moment de faire chavirer le bateau', dit-il, 'les conditions ne sont pas réunies pour un affrontement direct. C'est probablement trop tôt pour l'instant'.

On ne peut toutefois exclure, selon lui, 'des espèces d'abcès dans des capitales provinciales', par exemple contre la corruption des cadres.

Autre différence de taille avec l'Egype, la Tunisie ou la Libye, le pouvoir en Chine communiste n'est ni personnalisé, ni dynastique.

'Ici personne ne pourrait dire 'Hu Jintao dégage !', explique Jean-Louis Rocca, au sujet du chef de l'Etat : 'Hu Jintao n'a aucun pouvoir personnel', puisque c'est le Bureau politique qui dirige.

En Chine, 'le numéro un change tous les dix ans', note aussi M. Cabestan, et 'ce n'est pas une famille qui s'enrichit'.

Pourtant, certains se prennent à rêver. Comme l'avocat Teng Biao, interrogé sur l'Egypte par l'AFP.

'Je crois qu'il y a une possibilité que cela se produise' en Chine, a-t-il dit la semaine dernière. Juste avant de devenir injoignable.

En tout cas, Tiananmen ne sera pas une nouvelle place Tahrir, épicentre de la révolution au Caire : son accès est restreint depuis 2008 par des barrières, avec des contrôles de sécurité.
© ANP/AFP

*
Face aux révoltes populaires historiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la Chine, où sévissent également parti unique, corruption et flambée des prix alimentaires est-elle à risque ? Des sinologues répondent non --ou pas encore.

Favori/Rechercher cet article avec :

* Delicious
* Digg
* StumbleUpon
* Reddit
* Facebook
* Google
* Technorati

– Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"

No comments:

Liste de partage de girtabaix

Followers

Blog Archive