Monday, February 28, 2011

De l'hypocrisie dans l'emploi des licences libres - AgoraVox le média citoyen

De l'hypocrisie dans l'emploi des licences libres - AgoraVox le média citoyen: "De l’hypocrisie dans l’emploi des licences libres

Ces dernières années une partie de la blogosphère française s'est emparée des licences dites libres pour décorer son contenu. On trouve en particulier des séries de blog de 'community manager' ou de journaux tendances qui s'en parent comme des paons faisant la roue.

En guise d'introduction, je dirai que ce billet ne traite pas de l'emploi de ces licences dans le cadre logiciel et/ou informatique classique.
Dans ce cadre précis, je les trouve parfaitement dans leur logique et leur sens avec des utilisations claires qui n'appellent guère de commentaires.

J'en profite dailleurs pour redonner un lien qui vous permet d'avoir un panorama des 6 licences en cours autour de la plus utilisée en matière de gestion de contenu : La Creative Common :

Je critique leur utilisation dans le cadre de blogs qui ont une vocation au final strictement commerciale et dont les possesseurs font une chasse 'aux voleurs de contenu' digne des plus belles années des maisons de disque.

En guise d'exemple, je me suis fait allumer, incendier et insulter par le propriétaire puis les fans du site Kriisis.fr qui est sous lience Creative Common après avoir repris son flux rss au sein de mon site personnel (www.media-business.biz).

Je précise que le lien original portant vers l'article était bel et bien présent (mais jugé pas assez gros) mais je n'avais demandé aucune autorisation d'aucune sorte.

J'avais eu la même déconvenue avec OWNI dont j'avais repris dans les mêmes conditions citées précédemment un flux RSS. Dans tous les cas l'utilisation commerciale n'était pas admise par les auteurs et mon blog a été jugé 'commercial'.

Je ne discuterai pas les fondements juridiques car je ne suis pas spécialiste en droit sur le sujet. Je ne place surtout pas ce billet d'ailleurs sur le plan juridique mais uniquement sur un plan d'ethnologie du web, un plan 'social'.

Les gardiens du temple 'la morale'.

Dès l'explosion du fameux web 2.0 qui a donné la possibilité - fort utile - grâce à l'apparition d'outils de blogs faciles à utiliser d'un série de nouveaux bloggueurs plus à l'aise avec des concepts marketing qu'avec l'informatique, nous avons vu se développer autour d'un noyau de bloggueurs 'dits influents' une forme de conseil suprême de la morale qui juge du bon et du mauvais dans des séances dignes des précieuses ridicules ; twitter faisant parfois lieu de salon de causette entre gens du même monde.

Ces influents bloggueurs ont combattu pour la plupart à travers différents billets la fameuse HADOPI mais gardent une conception au final très classique de leur rapport à la propriété intellectuelle.

Ils n'ont pas vu que les échanges via des réseaux sans le consentement initial de l'auteur et/ou du producteur devaient amener à une rédéfinition du droit d'auteur en premier lieu mais aussi de la notion de propriété intellectuelle en second lieu.

Jugée trop archaique, la classique propriété intellectuelle privative affichée et revendiquée, est laissée de côté mais la Creative Common leur sert de totem bobiste leur permettant quand même de ne pas partager n'importe comment - mais surtout avec n'importe qui - leur contenu.

Là où le prix faisait avant obstacle c'est l'ego qui s'y colle ou mieux la proximité sociale ou culturelle entre 'le client' et 'le vendeur'. En cela certaines licences dites commerciales peuvent au final être beaucoup plus accessibles que certains contenus CC. Si tu n'es pas du club, tu n'y as pas le droit...

Pire ce qui n'était qu'un stimuli économique - la propriété intellectuelle n'étant qu'un rapport de force économique qui permet généralement à une entité commerciale de défendre son territoire vis-à-vis d'une autre sans aucun fondement moral à trouver derrière - est revendiquée comme une valeur humaniste et devient presque un élément constitutif 'des droits de l'homme'.

Ces partisans de la CC finissent par réhabiliter in fine les vertues des licences classiques qui ne cachaient pas derrière des leçons de morale pour garder un monopole temporaire sur une création.

Les notions de partage et de circulation de l'information sont vites oubliées devant la crise d'ego sur la taille du lien retour ou encore le fait 'que mon blog ne rapporte rien' contrairement à Google 'qui lui rapporte'.

Bon voleur, mauvais voleur.

Les épisodes The Pirate Bay puis ZAC de WawaMania ont été révélateurs de l'hypocrise ambiante autour du rapport à la propriété intellectuelle de ce petit monde qui donne le la des ambiances du web français.

Pour rappel Zac était une jeune webmaster du site d'échanges de liens jugés illégaux 'WAWAMANIA', tandis que ThePirateBay des stars mondiales médiatiques de l'échange de liens tout aussi jugés illégaux.

Dans le premier cas, le fait que ZAC puisse tirer un revenu de son forum a été jugé 'amoral' par notre nomenklatura webienne. Nous nous rappellerons bien du billet d'un certain BlueTouff voyant des activités mafieuses derrière ce forum et de la chasse à l'homme entamée sur Twitter contre 'le Salaud de ZAC' qui dénature la lutte contre HADOPI etc... bref ZAC ne méritait pas d'être défendu selon eux car il gagnait beaucoup d'argent. Zac a certes menti et a été un peu gourde dans son rapport affiché au fric mais au final...il n'était qu'un amateur comparé aux propriétaires de ThePirateBay.

Seule la ligue ODEBI relévera alors cette contradiction en écrivant une lettre à cette 'branlosphère' qui déchainera les passions et finira dailleurs par imploser en grande partie la ligue. (même si les raisons sont ailleurs).

Les 'The Pirate Bay' sont considérés comme des héros par ces mêmes chroniqueurs qui passent facilement sous silence le fait que la vente de ThePirateBay ait rapporté pas moins de 5,5 millions d'euros à ces 'généreux bénévoles' mais eux ont bien le droit de faire de l'argent. On taira aussi les liens peut-être troubles de ThePirateBay avec le monde du renseignement.

En faite ce qui cloche est facile à comprendre.

ThePirateBay 'philosophe' et ses acteurs ont un bagage culturel proche de nos chers nomenklaturiste du web français, bref... ils parlent la même langue, ont les mêmes réflexes et pourrait coucher ensemble sans problème.

Zac, lui, avec son accent de banlieue et sa manière très abrupte de dire qu'il gagne de l'argent, renvoie à un autre monde qui est bien éloigné de l'ambiance boboiste de cette blogosphère qui choisit ses héros.

C'est classique et vieux comme le monde mais il fallait quand même le souligner. C'est un exemple typique de réflexes de castes sociales.

Google est bien sûr classé comme 'un bon voleur' car 'il leur rapporte directement'.

Personne ne se soucie dailleurs que leurs CC est de fait dénaturée et violée à plusieurs reprises par Google à chaque fois que le moteur pompe leurs flux en particulier sur l'utilisation non commerciale (si cette option est activée dans la CC ce qui est à chaque fois le cas de ces bloggueurs influents).

Aucun des sites cités n'ira jusqu'à fermer son contenu au moteur google ou autre autres ; ce qui serait au vu des termes de licence parfaitement logique.
L'utilisation non commerciale comme touche finale...

L'utilisation du CC dans un contexte 'non commercial' est revendiqué souvent comme une des options de la CC dans ces blogs de la nomenklatura webienne française. En faite c'est la bien la reprise sous un contexte commercial qui est interdite mais absolumment pas le fait que ces sites aient de fortes envies de pouvoir laisser vivre leur propriétaire de leur contenu.

Nous retombons dans la même hypocrisie à la WAWAMANIA.

Que certains de ces sites aient des produits placés dans leur contenu - des articles sponsorisés si vous voulez - ne posent aucun problème mais alors qu'un bloggeur amateur puisse reprendre leur contenu librement accessible en flux RSS au milieu de 2 publicitiés 'affichés'... non.

En faite le plus triste dans l'histoire c'est qu'empétrés dans leurs propres contradictions - en particulier dans le rapport à la Propriété intellectuelle et à l'argent en général - ils se sabordent aux même des sources de revenu et se coupent d'audiences qui leur seraient peut-être profitables.

Sachant que la plupart de ces bloggueurs 'semi pros' ou journalistes vivent avant tout des aumones des uns ou des services qu'ils vendent, une sur-exposition même par des flux 'avec un lien retour pas très gros' ne peut que leur rapporter et augmenter leur business personnel.

Ça non plus, ils ne l'ont pas compris.

En plus d'une certaine suffisance ou arrogance, d'un détournement des CCS utilisés comme de vulgaires copyright, d'une honte toute française à vouloir gagner de l'argent ce sont des gourdes en matière de business.

C'est peut-être pour cela que certains pays anglo-saxons voient leurs bloggueurs stars très bien gagner leur vie et les nôtres faire des quêtes virtuelles à chaque fois qu'ils veulent manger autre chose qu'un cheeseburger chez MacDo.

– Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"

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