Wednesday, February 23, 2011

Sed Contra - Ce qui nous sépare, ce qui nous unit…

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Religion : re-ligere
CHRÉTIENS & MUSULMANS
Ce qui nous sépare, ce qui nous unit…
Ce qui nous sépare tient sans doute en un mot : Credo, je crois. Première personne du singulier. Relation de confiance, de liberté, de conscience, inconcevable et même impie pour un vrai musulman. Le christianisme reste la seule religion du monde qui établisse un lien explicite, de personne à personne, entre l’homme et Dieu. Un lien de filiation et d’amour, qu’exprime aussi les premiers mots du Notre Père. Un lien de liberté évangélique, qui se traduit par la liberté intérieure de préférer les promesses des Béatitudes aux ruminations du “chacun pour soi” ou aux diktats des idéologies. – Ce qui nous unit sont des Vérités qui font partie intégrante de la “loi naturelle”, accessibles pour les meilleurs esprits par les lumières de la raison : des vérités consubstantielles au bien commun des sociétés humaines, et sur lesquelles il est possible de construire ou reconstruire ensemble un avenir moins sinistre à l’humanité. – Explications.

Un Français sans culture orientale abordera l’islam comme une religion: une façon de se relier au mystère des origines et à celui des fins dernières de l’homme, qui relève chez nous – dans la doctrine républicaine – des ressorts du “libre arbitre“ et appartient au domaine de la “sphère privée”... (1)
Si ce Français est journaliste ou politicien, donc convaincu que “toutes les religions se valent” et que l’Etat doit les traiter sur un pied d’égalité, la martingale du contre-sens intégral est bouclée : l’islam sera considéré en toute bonne foi comme socialement et politiquement aussi “neutre” que le catholicisme contemporain. Dans cette perspective fermée au sens, la République peut donc légitimement créer des aumôneries d’imams dans les centres de détention, autoriser l’ouverture d’écoles coraniques et donner des lieux de culte à tous nos musulmans !
Si ce Français est historien, philosophe, géopoliticien, il décrira l’islam comme une entité politique d’un genre particulier, pluriethnique et transnationale, comparable en bien des points à l’empire que Staline avait fondé dans les années cinquante autour du Parti Communiste d’Union Soviétique : un empire guerrier, sans foi ni loi, totalitaire avec ses sujets, esclavagiste avec les autres, et toujours conquérant... René Marchand montre fort bien, dans La France en danger d’islam (éd. de L’Age d’Homme, Lausanne, 2002), que cet empire est entré aujourd’hui dans l’enthousiasme des Espagnols du Moyen-Age, au XIe siècle, lorsqu’ils lancèrent la Reconquista. Il a raison de s’en alarmer. Nous n’avons plus de Charles Martel, de Cid Campeador, de saint Louis, de Père de Foucauld ou de maréchal Lyautey à mettre en face. Plus de soldats chrétiens à croiser. Plus d’instituteurs, d’infirmiers, de missionnaires. Plus de pasteurs en chaire pour soutenir la cause d’une société chrétienne contre les prétentions idéologiques et politiques des autres empires et des autres religions. L’aggiornamento est passé par là. Les catholiques se taisent, quand ils ne se terrent pas. S’ils vont chaque dimanche à la messe, leur héroïsme est saturé. Dix siècles exactement séparent nos mentalités.
Religion, culture, droit positif, civilisation, empire, l’islam minusculaire des “cinq piliers de la foi” ou l’Islam majusculaire des conquêtes arabo-musulmanes revendique de façon légitime toutes ces dimensions, comme ce fut le cas du christianisme en France, de Clovis à Napoléon III. Traiter de l’une en oubliant les autres, c’est s’assurer d’avance de n’y comprendre rien.

Une religion “pas comme les autres” à 90%

Toute religion impose des vérités et des règles à ses adeptes, qui peuvent être spirituelles ou simplement morales, pour fixer leur devoir envers Dieu et guider leur comportement vis-à-vis du prochain. L’islam pourrait paraître ici la plus économe de toutes, en matière proprement “religieuse”, puisqu’il n’impose comme pratique au croyant que les “cinq piliers de la foi” : la profession d’allégeance insécable en Allah et Mohamed, les prières quotidiennes à heures fixes face à l’Est, le jeûne du Ramadan, l’aumône et le pèlerinage à la Mecque.
Cependant le mot islam signifie “soumission”, et musulman “personne soumise”. Le vrai croyant de l’islam est donc tenu de respecter aussi “à la lettre” les quelque 20.000 hadiths des paroles et des actes de Mahomet reconnus comme authentiques par les docteurs musulmans. Ces 20.000 articles constituent un “corpus” beaucoup plus abondant que notre code pénal, notre code civil et notre droit du travail réunis.
“Si on veut comprendre l’Islam, explique fort justement Jean-Jacques Walter, il faut étudier son idéologie et non pas faire une étude ethnologique de ses différentes variétés. Je dis bien idéologie, car pour les docteurs musulmans, l’Islam est Dîn, Dunya, Daoula : religion, société, État... Khomeiny disait que 90% des règles islamiques concernent la société civile et que dans une bibliothèque islamique, 90% des livres concernent la société et l’État, tandis que 10% seulement portent sur la morale privée et les rapports à Dieu. Ce qui fait problème dans l’Islam, ce n’est pas la religion, c’est la partie civile de l’idéologie.“ (“Comprendre l’Islam”, conférence au Cercle Frédéric Bastiat.)
Le vrai croyant de l’islam – en terre d’Islam – est donc soumis à des règles cumulatives innombrables et extrêmement précises dans tous les actes de sa vie : boire, manger, dormir, s’habiller, lire, travailler, prier, voyager, négocier ses mariages, prendre des maîtresses ou des concubines, battre ses femmes, les répudier, les traîner devant les tribunaux de la Charia, châtier ses serviteurs ou ses enfants, marier sa fille, passer contrat avec un Frère, secourir les pauvres (musulmans), tromper ou voler les riches (Infidèles), etc., etc., etc... Allez trouver du temps, sous cette chape de plomb, pour sourire, aimer, regarder l’autre, respirer un peu!
Jean-Jacques Walter n’hésite pas à écrirequ’un musulman qui se respecte ne fera jamais un Français. Il a raison d’insister sur l’incompatibilité des valeurs proprement musulmanes, en terre d’Islam, avec celles de notre civilisation. Je crois cependant que nous pourrions aussi nous réjouir de ce que 95% des musulmans de France soient conquis par un modèle respectueux de la femme, des droits de la conscience individuelle et du libre arbitre en matière de religion... sans cesser de se dire musulmans !
Sommes-nous capables de les convertir aux mœurs chrétiennes, à défaut du christianisme, en une génération? Dans l’état actuel des convictions militantes des familles et du clergé catholiques, la réponse est non.
Sont-ils capables de nous aider nous-mêmes à faire un bout de chemin dans la réhabilitation identitaire du catholicisme et de la société qui en est issue ? La réponse est peut-être, pourquoi pas, réfléchissons-y... Dieu souvent écrit droit avec des lignes courbes, savantes et compliquées. Comme la calligraphie arabe, vous connaissez ?

Une conviction commune : plus de devoirs que de droits

A force d’assister aux ripostes démesurées du sionisme en territoire palestinien, comme aux violences de l’islamisme dans tout le Proche et le Moyen-Orient, on en viendrait à oublier que les religions dites “du Livre” (judaïsme, christianisme, islam) communient dans trois Vérités fondamentales qui leur confèrent une mission spécifique, un “challenge” spirituel commun dans le monde d’aujourd’hui. Des Vérités qui font partie intégrante de la “loi naturelle”, accessibles pour les meilleurs esprits par les lumières de la raison, mais que la majorité des croyants reçoit en héritage par l’enseignement d’une Révélation :

1. – La foi en une Intelligence et une Volonté créatrice, antérieure et supérieure à la vie, que les juifs appellent Yawhé, les chrétiens Dieu et les musulmans Allah. – Pour les trois doctrines, Adam est le premier homme et Abraham le premier prophète chargé de révéler la parole divine aux humains. Le mystère de cette élection et de cette filiation assumées leur donne de fait comme de droit une vocation commune à résister aujourd’hui aux progrès planétaires du matérialisme consumériste et de la société des “droits de l’homme sans Dieu”.

2. – La conviction que la vie humaine est un don de Dieu, sacré du premier instant de la conception au dernier souffle de chacun d’entre nous. – Les religions dites “du Livre” ont quelque chose à dire ensemble aux promoteurs de l’interruption volontaire de grossesse et de l’euthanasie légalisée, qui ne cessent de gagner du terrain dans les droits et les mœurs des pays “développés”… Quelque chose à dire sur le mariage, la fidélité, la famille, l’autorité parentale, la liberté de choix des écoles et de façon plus générale sur tout ce qui entoure et soutient l’amour et le respect de la vie.

3. – La certitude que l’homme a plus de devoirs que de droits dans toutes les circonstances de sa destinée. – Devoir de piété filiale : honorer et respecter les parents. Devoir de charité envers le prochain : accueillir les pauvres, défendre la veuve, soutenir l’orphelin. Devoir de justice dans les relations de travail : bien servir le patron qui m’embauche et rémunère mes services, encourager le bon et fidèle collaborateur en partageant mes profits…

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Certes, on n’empêchera pas le croyant catholique de penser que sa religion est supérieure aux deux autres, ni l’historien objectif de le constater avec lui. Le christianisme en effet a profondément pacifié, civilisé et spiritualisé, à partir du Ve siècle après J.C., les mœurs et les lois de l’Empire romain. Il a permis Clovis, Clotilde, Charlemagne et la montée en puissance des États de droit à travers toute l’Europe contre les assauts permanents de la barbarie orientale. Il a donné Hugues Capet à la France pour contenir l’orgueil des grands rapaces féodaux, saint louis pour imposer la charité et la justice du Roi, Jeanne d’Arc pour nous libérer des premières servitudes de l’Occupation. Il a mobilisé saint Vincent de Paul et Mère Teresa pour nous faire honte d’être heureux tous seuls. Il a confié à Charles de Foucauld et au maréchal Lyautey la mission “impossible” d’apprendre aux chrétiens coloniaux à respecter la légitime fierté des musulmans pour ce qu’il y a de grand et de vrai dans leur tradition, sans renoncer à leur propre foi.

Clovis


Hugues Capet


Saint Louis


Jeanne d'Arc

Certes aussi, au chapitre hyper-sensible du respect porté à l’honneur et à la beauté des femmes, parties prenantes avec Dieu du mystère de la vie, la doctrine qui met une Vierge Sainte au centre, mère du Dieu Vivant, avocate de tous les paumés de la terre, médiatrice de toutes les grâces, cette religion évidemment prédispose les civilisations qu’elle engendre à des mœurs infiniment plus douces, plus “courtoises“ et plus raffinées… Chez nous, on ne donne pas de coups de fouet aux filles ou aux servantes pour marquer son autorité. On ne monte pas sur la mûle familiale en laissant sa femme trotte derrière, pieds nus sur les cailloux du chemin, avec tous les paquets. On ne brûle pas le visage de sa sœur parce qu’elle s’est entichée d’un juif ou d’un chrétien. On ne lapide pas la mère qui a regardé l’étranger… Mahomet respecte le caractère sacré de la vie à naître, mais fait lapider la mère accusée d’adultère après qu’elle eut enfanté et nourri l’enfant de son lait (Muslim, 17 ; 42-06). Avant même que Jésus n’arrête le bras des Juifs, dans une circonstance identique, en les renvoyant à la conscience de leurs propres péchés (Jn 8, 1-11), l’avènement historique du christianisme commence par la décision de Joseph de ne pas livrer sa fiancée enceinte à la lapidation (Mt 1,19).

Certes encore, au chapitre non moins sensible des réussites économiques et sociales, c’est dans les sociétés chrétiennes, catholiques ou protestantes, que naissent et se développent depuis la Renaissance les plus grands progrès de l’humanité : scientifiques, médicaux, commerciaux, industriels et technologiques… Des sociétés qui ont porté ces progrès matériels – avec leurs médecins, leurs ingénieurs, leurs religieux, leurs enseignants – dans les parties du monde qui en ignoraient tout, et qui devraient s’en repentir honteusement aujourd’hui. De qui se moque-t-on ?

Certes enfin, le concept de “charité” reçoit des acceptions sensiblement différentes d’une tradition à l’autre : amour surnaturel de tous y compris les ennemis dans la doctrine évangélique, amour religieux du frère de race et bienveillance pour les autres hommes chez les juifs, solidarité de l’Oumma, tolérance sociale ou haine active de “l’infidèle” pour les musulmans… Seul le christianisme propose la vision et les grâces qui donnent la force de mettre en pratique les exigences très supérieures de la loi d’amour universel du prochain: “Aime ton prochain comme toi-même, pour l’amour de Dieu.”

Pour un œcuménisme du Bien Commun

Est-ce à dire que toutes les civilisations et donc les religions qui les animent ne se valent pas, au chapitre des conséquences qu’elles engendrent dans la société ? Historiquement, la réponse est oui. Le postulat néo-libéral soutenant que les convictions individuelles, les cultures “identitaires” et les religions du monde appartiendraient à la “sphère privée” de chacun, de sorte qu’elles méritent un égal respect, cette idée est sortie de cerveaux partisans, aveugles et sourds aux écatantes démonstrations de l’Histoire depuis près de 2000 ans… Les idées mènent le monde, qu’on le veuille ou non. Plus elles sont “bonnes”, idéalistes et généreuses, plus le monde est meilleur. Plus elles s’affadissent, se dépravent ou se corrompent, plus l’égoïsme l’emporte, avec la volonté de pouvoir, et plus le monde est mauvais.

Il reste que les trois religions dites “du Livre” ont aujourd’hui en commun le sens du Bien et du Mal, qui se traduit par l’amour ou la crainte de Dieu, le respect de la vie et le sentiment plus ou moins large d’un devoir à l’égard du prochain. Que les fanatiques du PPNPE (“Plus Petit Nombre Possible des Elus”), du Talmud et de la Charia ne tiennent pas tous les hommes pour des frères de rang égal est une autre question, où le Démon a sa place, les prêtres et les docteurs aussi… Sur le triptyque que nous venons d’énoncer – fondement de la résistance à toutes les formes de totalitarisme, et d’abord au matérialisme libéral mondialisé –, entre croyants de bonne foi, on peut s’ouvrir avec confiance, dialoguer, progresser… On peut construire ou reconstruire ensemble un avenir moins sinistre à l’humanité.
@Emmanuel Barbier / Sedcontra.fr, sept. 2010

(1) Sur la relégation libérale de la religion dans la “sphère privée” : L’idée que la religion relève de la “sphère privée” des seules consciences individuelles fait partie de la dogmatique du relativisme et de l’agnosticisme “libéral”, qui permet d’aplanir et cherche à neutraliser toutes les croyances dans le même panier, en les déchargeant aussi de toute responsabilité civique et politique dans l’action pour le bien commun de la Cité. Nous ne la partageons aucunement. Le christianisme, qui distingue fortement les responsabilités du pouvoir temporel de celles du pouvoir spirituel, ne sépare aucunement l’un et l’autre au regard des obligations issues du droit naturel, accessibles aux lumières de la raison et seules capables de mobiliser les libertés individuelles en direction du bien commun.


Sur l’Islam, Sedcontra.fr a aussi publié :

* La guerre à l'Europe·
* Les vœux de l'impossible·
* Allah Akbar ?
* Ce qu'elle nous dit sous sa burqa
* · Musulmans, islamisme et totalitarisme (e-book)
* · La preuve par Kadhafi
* · Immigration “choisie” : c'est bien parti... pour mal tourner
* · L'idée qui fausse tout
* · Pourquoi l'Islam entier est fondamentaliste
* · La “tradition” de la prise d’otages
* · Jésus et Mahomet, même combat ?
* · La dynamique de l’islam est “involutive” (e-book)
* · Comment les islamistes se voient-ils eux-mêmes ? (e-book)
* · Non, l’islam n’est pas “la deuxième religion de France”! (e-book)
* · Pourquoi l’Islam fabrique des “kamikazes” (e-book)

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