Monday, February 28, 2011

« Le temps d’apprendre à vivre et il est déjà trop tard… , Aragon | «Bgn9000's Blog

« Le temps d’apprendre à vivre et il est déjà trop tard… , Aragon | «Bgn9000's Blog: "« Le temps d’apprendre à vivre et il est déjà trop tard… », Aragon
Publié le février 23, 2011 par bgn9000

André Comte-Sponville cite Aragon et Brassens dans « Apprendre à vivre » pour étayer une thèse que je soutiens pleinement : « il s’agit d’apprendre à vivre ; cela seul est philosopher en vérité ». Eh oui, la grande question sur ce que signifie la philosophie trouve tout simplement une réponse que Luc Ferry a titré son dernier best-seller et qui est essentiel pour un public de plus en plus important tandis que notre monde s’extase sur les qualités de l’IPAD et qui se préoccupe de ce qu’Apple concocte comme seconde version. Donc philosopher c’est apprendre à vivre, étudier la philosophie ou simplement lire les textes des grands philosophes c’est apprendre à vivre, et la philosophie est une activité intellectuelle qui consiste à se découvrir soi-même en comptant sur les anciens et nos pairs. Citons encore André Comte-Sponville : « philosopher cela sert à apprendre à vivre, si possible avant qu’il ne soit trop tard, avant qu’il ne soit tout à fait trop tard… il n’est jamais ni trop tôt ni trop tard pour philosopher, puisqu’il n’est jamais ni trop tôt ni trop tard pour assurer la santé de l’âme, autrement dit pour apprendre à vivre ou pour être heureux ». Pour les enseignants de philosophie qui vont enseigner cette matière dès la seconde au lieu de la terminale, c’est une réelle chance qu’hélas peu d’adolescents vont prendre conscience, mais la petite graine sera plantée bien plus tôt et bien plus durablement (trois années au lieu d’une seule et unique) dans les têtes trop remplies de nos enfants. Et pour revenir à moi, je me retrouve regaillardi dans ma passion d’écriture philosophique autant pour la « santé » de mon « âme » que pour vous chers lecteurs. Nous partageons cet apprentissage. Ainsi, la malédiction que notre nature humaine nous impose s’en trouve quelque peu remédiée par ce savoir-être tourné vers un besoin de savoir-vivre.

Hélas, tout serait simple s’il n’y avait pas autre chose qui chamboule nos bonnes résolutions et ce quelque chose c’est le désir que nous n’arrivons pas à nous débarrasser, un désir de bonheur : « C’est toujours l’idée de Pascal : tout homme veut être heureux, y compris celui qui va se pendre. S’il se pend, c’est pour échapper au malheur ; et échapper au malheur, c’est se rapprocher encore, autant qu’on peut, d’un certain bonheur, fût-il négatif ou le néant même… On n’échappe pas au principe de plaisir : vouloir lui échapper (par la mort, par l’ascétisme…), c’est lui rester soumis ».

Celui qui se pend ne veut pas tant s’échapper du malheur qui lui arrive que de voir son bonheur qui part s’échapper de lui-même. On croit que le bonheur nous appartient et on jalouse celui des autres comme on jalouse leurs autres biens. On croit que le bonheur est un dû comme on croit que le bonheur est une condition de vie réussie. Et surtout, comme l’argent, on n’en à jamais assez. Toujours plus ou parce qu’on le vaut bien… dixit les rengaines de notre société de consommation, grande dealeuse de bonheur bon marché, si coûteux pour nos âmes.

18 février 2011

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